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Romans graphiques

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Camille

unread,
Mar 28, 2007, 3:38:54 PM3/28/07
to

Je me trompe, ou le format "pavé noir et blanc qui ressemble plus à un
bouquin normal qu'à un album de BD" est à la mode ?
Je me trompe derechef, ou on appelle ça des "romans graphiques" ?

Pour s'en tenir à mes modestes lectures de ces dernières années, il me
semble qu'il y en a de plus en plus, et qu'on en parle de plus en plus, et
qu'il y a de plus en plus de pages :

- les précurseurs de "l'Association" (Carottes de Patagonie, Journal de
Doucet, les Satrapi, les interminables carnets de Trondheim, et les
inénarrables voyages de Delisle),
- les fascinants Sfar philosophiques, qui n'ont eu aucun succès je crois,
mais que j'ai dévorés,
- le sensuel "Fraise & chocolat" de la copine jap' de Boilet, vite lu,
- l'"Île Bourbon", de qui vous savez, acheté, pas encore lu,
- le "Kiki de Montparnasse" de Catel, convoité, pas encore acheté,
-....

Non ?
____
Camille


R.V. Gronoff

unread,
Mar 28, 2007, 5:14:03 PM3/28/07
to
Camille a écrit :

> Je me trompe, ou le format "pavé noir et blanc qui ressemble plus à un
> bouquin normal qu'à un album de BD" est à la mode ?
> Je me trompe derechef, ou on appelle ça des "romans graphiques" ?
>

Un roman graphique peut être en couleurs et faire dans les 150-250 pages.
Voir "1602" de Neil Gaiman, colorisé par l'excellllent peintre français
Richard Isanove.

"A Small Killing" d'Alan Moore est un roman graphique d'une cinquantaine
de pages illustrées par l'aquarelliste espagnol Oscar Zarate.

Jym

unread,
Mar 28, 2007, 5:53:31 PM3/28/07
to
On Wed, 28 Mar 2007 23:14:03 +0200, R.V. Gronoff
<regis....@ahmadinejadifrance.com> wrote:

> Camille a écrit :
>> Je me trompe, ou le format "pavé noir et blanc qui ressemble plus à un
>> bouquin normal qu'à un album de BD" est à la mode ?
>> Je me trompe derechef, ou on appelle ça des "romans graphiques" ?
>>
>
> Un roman graphique peut être en couleurs et faire dans les 150-250 pages.
> Voir "1602" de Neil Gaiman, colorisé par l'excellllent peintre français
> Richard Isanove.

J'avoue que je suis assez curieux de savoir comment on fait la différence
entre un roman graphique et une BD.

J'ai parfois (souvent) l'impression que l'appellation "roman graphique"
sert juste à dire "BD" de manière snob parce que bon, la BD c'est juste
des petits mickeys pour amuser les enfants et les gens qui font du roman
graphique sont des vrais artistes qui font de l'art, non mais.
Et idem pour les lecteurs qui non, non, ne lisent pas de la BD mais des
romans graphiques, ça n'a rien à voir.
Ceci étant encore pire, je pense, aux USA où le terme "comics" a l'air pas
mal connoté "mainstream super héros" qui a effectivement souvent tendance
à tourner au produit de consommation de masse de mauvaise qualité en
moyenne (même si certain trucs très bons sortent du lot).

Par exemple, parmi les oeuvres suivantes, lesquelles sont des
BDs/comics/mangas/roman graphiques ?
Blankets, Île Bourbon, Ghost in the Shell, Calvin & Hobbes, Le troisième
testament, L'année du dragon, Névé, L'art invisible, Quartier lointain,
1602, Watchmen, Gorn, Mary la noire, Maus, Strain, Bidouille et Violette,
Aldebaran/Bételgeuse, Garulfo, Rouge de Chine, UW1, Gunnm, Rork, Lanfeust
de Troy, Gribouillis, Uncanny X-men, SOS bonheur, La guerre éternelle, Le
grand pouvoir du Chninkel, Ranma 1/2.

--
Hypocoristiquement,
Jym.

PS, question bonus : laquelle des séries citées n'est pas dans ma BDthèque
? :-D

Mathias Rocher

unread,
Mar 29, 2007, 7:56:57 AM3/29/07
to
On 28 mar, 20:38, "Camille" <camille.toura...@wanadoo.fr> wrote:
> Je me trompe, ou le format "pavé noir et blanc qui ressemble plus à un
> bouquin normal qu'à un album de BD" est à la mode ?

C'est apparemment de plus en plus à la mode... On ne va pas s'en
plaindre, le format des bandes dessinées s'est diversifié et c'est
tant mieux.

> Je me trompe derechef, ou on appelle ça des "romans graphiques" ?

Là tu te trompes un peu. Le terme américain "graphic novel" a été
utilisé pour la première fois par Will Eisner pour son chef-d'oeuvre
"A contract with god", de façon à le différencier des "comics" en
particulier de super-héros. C'est par imitation que de nombreux
auteurs et éditeurs américains ont repris le terme pour vendre toutes
sortes de livres, y compris des intégrales de comics maintenant, et on
commence à utiliser le terme "roman graphique" en français pour
ajoutter dans la confusion.

Sinon un autre truc qui a contribué à la multiplication des gros
bouquins en noir et blanc, c'est aussi le succès grandissant des
mangas...

--
Mathias Rocher

Salagir

unread,
Mar 29, 2007, 11:57:24 AM3/29/07
to
On 29 Mar 2007 04:56:57 -0700, in fr.rec.arts.bd, Mathias Rocher wrote:
> On 28 mar, 20:38, "Camille" <camille.toura...@wanadoo.fr> wrote:
>> Je me trompe derechef, ou on appelle ça des "romans graphiques" ?
> Là tu te trompes un peu. Le terme américain "graphic novel" a été
> utilisé pour la première fois par Will Eisner pour son chef-d'oeuvre
> "A contract with god", de façon à le différencier des "comics" en
> particulier de super-héros. C'est par imitation que de nombreux
> auteurs et éditeurs américains ont repris le terme

Comme je le pensais, le graphic novel n'est bien que le nom pête-cul du
comics, et la version française n'est pas mieux. Je rejoins totalement Jym
sur son avis, c'est snob rien de plus.

Je continuerai donc à dessiner à acheter des bonnes vieilles *bédés* et
des mangas [*], et à reprendre dans la joie tous ceux qui disent roman
graphique par "ah, une bédé quoi" >:D


[*] il y a là une différence : d'origine, de style ou de format, le
terme n'est donc inutile ou snob (plutôt meme encore péjoratif
aujourd'hui)

--
My Webcomic: www.geeksworld.org -+- All my websites: manaworld.free.fr
Reality continues to ruin my life. -- Calvin

Jym

unread,
Mar 29, 2007, 4:19:46 PM3/29/07
to
On Thu, 29 Mar 2007 17:57:24 +0200, Salagir
<Sal...@jeruCITEDELESPACE.org.invalid> wrote:

> On 29 Mar 2007 04:56:57 -0700, in fr.rec.arts.bd, Mathias Rocher wrote:
>> On 28 mar, 20:38, "Camille" <camille.toura...@wanadoo.fr> wrote:
>>> Je me trompe derechef, ou on appelle ça des "romans graphiques" ?
>> Là tu te trompes un peu. Le terme américain "graphic novel" a été
>> utilisé pour la première fois par Will Eisner pour son chef-d'oeuvre
>> "A contract with god", de façon à le différencier des "comics" en
>> particulier de super-héros. C'est par imitation que de nombreux
>> auteurs et éditeurs américains ont repris le terme
>
> Comme je le pensais, le graphic novel n'est bien que le nom pête-cul du
> comics, et la version française n'est pas mieux. Je rejoins totalement
> Jym
> sur son avis, c'est snob rien de plus.

Copain !

> Je continuerai donc à dessiner à acheter des bonnes vieilles *bédés* et
> des mangas [*], et à reprendre dans la joie tous ceux qui disent roman
> graphique par "ah, une bédé quoi" >:D
>
> [*] il y a là une différence : d'origine, de style ou de format, le
> terme n'est donc inutile ou snob (plutôt meme encore péjoratif
> aujourd'hui)

Oui. Même si, pour des questions de styles (voire de format), il commence
(bon, depuis pas mal de temps en fait) à y avoir des trucs un peu croisé.
Par exemple, Vanyda se décrit elle même comme "mangaka" et "L'immeuble
d'en face" a effectivement aussi bien un style graphique qu'un thème plus
"manga" que "BD" (même si le style narratif lui n'est pas trop "manga").
De même, les dessins de Zeriouh (Eloïms, Les poussières de l'infini) ou
d'Aurore (Pixie) sont aussi très "manga" malgré un format européen
"traditionnel" (albums cartonnés 46 pages de Delcourt ou Soleil ou Nucléa).

Par contre, j'ai l'impression qu'il n'y a pas vraiment de "comics" (au
sens super-héros du terme) à l'européenne (enfin franco-belge, les autres
pays ayant peut-être été plus influencé). Des trucs comme SuperDupont
étant uniquement parodique.

Et je ne sais pas si cette vague d'inspiration manga marche aussi aux USA
(ie y a-t-il des "manga US" écrits par des auteurs "100% US") ni si il y a
des trucs d'inspiration européenne fait par des japonnais ou des coréens.

--
Hypocoristiquement,
Jym.

Arnaud Vajda

unread,
Mar 29, 2007, 5:05:46 PM3/29/07
to
Jym wrote:

> Oui. Même si, pour des questions de styles (voire de format), il
> commence (bon, depuis pas mal de temps en fait) à y avoir des trucs un
> peu croisé. Par exemple, Vanyda se décrit elle même comme "mangaka" et
> "L'immeuble d'en face" a effectivement aussi bien un style graphique
> qu'un thème plus "manga" que "BD" (même si le style narratif lui n'est
> pas trop "manga").
> De même, les dessins de Zeriouh (Eloïms, Les poussières de l'infini) ou
> d'Aurore (Pixie) sont aussi très "manga" malgré un format européen
> "traditionnel" (albums cartonnés 46 pages de Delcourt ou Soleil ou Nucléa).

[SNIP]

Excusez-moi de m'immiscer dans la discussion, mais qu'est ce donc qu'un
style graphique et/ou un thème manga ? Ou même un dessin manga ? Quel
rapport entre Tezuka, Hôjo, Ôtomo et Takeuchi (pour prendre des connus)
? On peut éventuellement parler du découpage cinématographique, parfois
plus dynamique que la BD européenne traditionnelle, mais c'est ignorer
le manga d'avant Tezuka ou les yonkomas, par exemple. Je pense que le
terme manga est juste un synonyme un peu exotique de BD : on y retrouve
tous les thèmes, tous les styles et toutes les qualités possibles et
imaginables. Rien de plus, rien de moins. Même les fameuses contraintes
d'édition ne s'imposent pas à tous les mangakâs.

Et, parallèlement, je propose l'obtention d'un nouveau mot pour désigner
ces auteurs français qui se disent "mangakâs". En Corée on parle de
manwhâ, en Chine de manhua.. En France, nous devrions parler de
"manfra". Non ? C'est vrai que ça sonne moche.. ^_^

--
http://thewu.free.fr/

Marc Espie

unread,
Mar 29, 2007, 6:25:30 PM3/29/07
to
In article <op.tpyv28a1ft6h9m@xrousse>,

Jym <Jean-Yves....@ens-lyon.org> wrote:
>Et je ne sais pas si cette vague d'inspiration manga marche aussi aux USA
>(ie y a-t-il des "manga US" écrits par des auteurs "100% US") ni si il y a
>des trucs d'inspiration européenne fait par des japonnais ou des coréens.

Il y a des manga US ecrits par des auteurs US. Je citerai l'adaptation
en comics de Dirty Pair d'Adam Warren, comme exemple assez caracteristique.

Mais est-ce un auteur 100% US ? pas plus ni moins que Frank Millert, au
fond. ;-)

Jym

unread,
Mar 30, 2007, 2:56:14 PM3/30/07
to
On Thu, 29 Mar 2007 23:05:46 +0200, Arnaud Vajda <ava...@ulb.ac.be> wrote:

> Jym wrote:
>
>> Oui. Même si, pour des questions de styles (voire de format), il
>> commence (bon, depuis pas mal de temps en fait) à y avoir des trucs un
>> peu croisé. Par exemple, Vanyda se décrit elle même comme "mangaka" et
>> "L'immeuble d'en face" a effectivement aussi bien un style graphique
>> qu'un thème plus "manga" que "BD" (même si le style narratif lui n'est
>> pas trop "manga").
>> De même, les dessins de Zeriouh (Eloïms, Les poussières de l'infini) ou
>> d'Aurore (Pixie) sont aussi très "manga" malgré un format européen
>> "traditionnel" (albums cartonnés 46 pages de Delcourt ou Soleil ou
>> Nucléa).
>
> [SNIP]
>
> Excusez-moi de m'immiscer dans la discussion, mais qu'est ce donc qu'un
> style graphique et/ou un thème manga ? Ou même un dessin manga ? Quel
> rapport entre Tezuka, Hôjo, Ôtomo et Takeuchi (pour prendre des connus)
> ? On peut éventuellement parler du découpage cinématographique, parfois
> plus dynamique que la BD européenne traditionnelle, mais c'est ignorer
> le manga d'avant Tezuka ou les yonkomas, par exemple. Je pense que le
> terme manga est juste un synonyme un peu exotique de BD : on y retrouve
> tous les thèmes, tous les styles et toutes les qualités possibles et
> imaginables. Rien de plus, rien de moins. Même les fameuses contraintes
> d'édition ne s'imposent pas à tous les mangakâs.

Je suis pas entièrement d'accord. Bon, OK, j'ai essayé de mettre des gros
guillemets partout pour montrer que mes termes étaient mal défini, mais
même...
Il y a un certain style graphique qu'on retrouve bien plus souvent dans la
BD asiatique que dans la BD européenne. Les "grands yeux" des personnages
sont un de ces trucs.
Ou aussi des codes graphiques différents. Par exemple la "grosse goutte de
sueur" sur la tête de quelqu'un ou le sang qui coule du nez en cas
d'émotion forte sont des codes asiatiques qui étaient absents (ou quasi
absents) de la BD européenne il y a une vingtaine d'années (au pif).

--
Hypocoristiquement,
Jym.

R.V. Gronoff

unread,
Mar 30, 2007, 5:08:52 PM3/30/07
to
Jym a écrit :

> On Wed, 28 Mar 2007 23:14:03 +0200, R.V. Gronoff
> <regis....@ahmadinejadifrance.com> wrote:
>
>> Camille a écrit :
>>> Je me trompe, ou le format "pavé noir et blanc qui ressemble plus à
>>> un bouquin normal qu'à un album de BD" est à la mode ?
>>> Je me trompe derechef, ou on appelle ça des "romans graphiques" ?
>>>
>>
>> Un roman graphique peut être en couleurs et faire dans les 150-250 pages.
>> Voir "1602" de Neil Gaiman, colorisé par l'excellllent peintre
>> français Richard Isanove.
>
> J'avoue que je suis assez curieux de savoir comment on fait la
> différence entre un roman graphique et une BD.
>

La différence provient de la langue. En anglais, c'est comics strips ou
comics book. L'idée étant qu'il s'agit d'une comédie.
Lorsque le ton est devenu plus dramatique et les thèmes plus adultes,
avec des auteurs comme Will Eisner, Alan Moore ou Frank Miller, et que
la narration s'est complexifiée jusqu'à égaler, dans son style propre,
les chefs d'œuvres du roman et du cinéma, l'expression "roman graphique"
a sonné plus juste.

> J'ai parfois (souvent) l'impression que l'appellation "roman graphique"
> sert juste à dire "BD" de manière snob parce que bon, la BD c'est juste
> des petits mickeys pour amuser les enfants et les gens qui font du roman
> graphique sont des vrais artistes qui font de l'art, non mais.
> Et idem pour les lecteurs qui non, non, ne lisent pas de la BD mais des
> romans graphiques, ça n'a rien à voir.
> Ceci étant encore pire, je pense, aux USA où le terme "comics" a l'air
> pas mal connoté "mainstream super héros" qui a effectivement souvent
> tendance à tourner au produit de consommation de masse de mauvaise
> qualité en moyenne (même si certain trucs très bons sortent du lot).
>
> Par exemple, parmi les oeuvres suivantes, lesquelles sont des
> BDs/comics/mangas/roman graphiques ?
> Blankets, Île Bourbon,

> Ghost in the Shell,

Manga

> Calvin & Hobbes,

Comics strips.

> Le troisième
> testament, L'année du dragon, Névé, L'art invisible, Quartier lointain,

Connais pas.

> 1602,

Minisérie.

> Watchmen,

Roman graphique.

> Gorn, Mary la noire,


> Maus,

Roman graphique.

> Strain, Bidouille et
> Violette, Aldebaran/Bételgeuse, Garulfo, Rouge de Chine, UW1, Gunnm,
> Rork, Lanfeust de Troy, Gribouillis,

> Uncanny X-men,

Comics.

> SOS bonheur, La
> guerre éternelle, Le grand pouvoir du Chninkel, Ranma 1/2.
>
> --Hypocoristiquement,
> Jym.
>
> PS, question bonus : laquelle des séries citées n'est pas dans ma
> BDthèque ? :-D

Euh, "L'année du dragon", pasque c'est un film ?

Camille

unread,
Mar 30, 2007, 5:29:36 PM3/30/07
to

"Jym" a estimé :

> Ou aussi des codes graphiques différents. Par exemple la "grosse goutte de
> sueur" sur la tête de quelqu'un ou le sang qui coule du nez en cas
> d'émotion forte sont des codes asiatiques qui étaient absents (ou quasi
> absents) de la BD européenne il y a une vingtaine d'années (au pif).


Il y a 10 ans à peu près, les "Pastiches" de Roger Brunel reprenaient tous
les trucs et les poncifs des styles de BD "exotiques" pour nous, dont les
mangas et les comics étazuniens.

Ces pastiches étaient assez lourdingues dans l'ensemble, mais il y avait
quelques bons moments...
____
Camille


Jym

unread,
Mar 30, 2007, 7:08:19 PM3/30/07
to
On Fri, 30 Mar 2007 23:08:52 +0200, R.V. Gronoff
<regis....@ahmadinejadifrance.com> wrote:

> Jym a écrit :
>> On Wed, 28 Mar 2007 23:14:03 +0200, R.V. Gronoff
>> <regis....@ahmadinejadifrance.com> wrote:
>>
>>> Camille a écrit :
>>>> Je me trompe, ou le format "pavé noir et blanc qui ressemble plus à
>>>> un bouquin normal qu'à un album de BD" est à la mode ?
>>>> Je me trompe derechef, ou on appelle ça des "romans graphiques" ?
>>>>
>>>
>>> Un roman graphique peut être en couleurs et faire dans les 150-250
>>> pages.
>>> Voir "1602" de Neil Gaiman, colorisé par l'excellllent peintre
>>> français Richard Isanove.
>> J'avoue que je suis assez curieux de savoir comment on fait la
>> différence entre un roman graphique et une BD.
>>
>
> La différence provient de la langue. En anglais, c'est comics strips ou
> comics book. L'idée étant qu'il s'agit d'une comédie.

Je suis pas vraiment sûr que je qualifierais le "mainstream super héros"
de comédie...

> Lorsque le ton est devenu plus dramatique et les thèmes plus adultes,
> avec des auteurs comme Will Eisner, Alan Moore ou Frank Miller, et que
> la narration s'est complexifiée jusqu'à égaler, dans son style propre,
> les chefs d'œuvres du roman et du cinéma, l'expression "roman graphique"
> a sonné plus juste.

Mouais, le graphic novel serait donc du comics pour adultes ?
Ça rejoint un peu ce que je disais, c'est une appellation "pour faire
sérieux".
Et en français, ça devient encore plus snob pusique "bande dessinée" n'a
nullement cette conotation "comédie" qu'on peut attribuer à "comics".

>> Par exemple, parmi les oeuvres suivantes, lesquelles sont des
>> BDs/comics/mangas/roman graphiques ?
>> Blankets, Île Bourbon,
>
>> Ghost in the Shell,
>
> Manga

Pourtant, on y aborde des thèmes adultes, non ?
[Non, je ne parle pas des pages de vacances de Motoko censurées en France
mais bien de certaines approches politiques]

>> Le troisième testament, L'année du dragon, Névé, L'art invisible,
>> Quartier lointain,
>
> Connais pas.

Tous valent le coup d'être lu (amha).

>> Watchmen,
>
> Roman graphique.

>> Uncanny X-men,
>
> Comics.

Et pourtant je trouve vraiment pas que ce soit de la comédie, même de loin.
Je trouve même que tout le passage du phénix noir a un ton assez
dramatique et des thèmes adultes.
Est-ce vraiment différent de watchmen autrement que par le fait que ça ne
finisse jamais ?

>> PS, question bonus : laquelle des séries citées n'est pas dans ma
>> BDthèque ? :-D
>
> Euh, "L'année du dragon", pasque c'est un film ?

Perdu. C'est aussi une BD (en 3 tomes, par les excellents Duprat & Vanyda).

--
Hypocoristiquement,
Jym.

Mathias Rocher

unread,
Mar 31, 2007, 5:19:08 AM3/31/07
to
On 29 mar, 16:57, Salagir <Sala...@jeruCITEDELESPACE.org.invalid>
wrote:

>
> Comme je le pensais, le graphic novel n'est bien que le nom pête-cul du
> comics, et la version française n'est pas mieux. Je rejoins totalement Jym
> sur son avis, c'est snob rien de plus.

Tu peux te conforter dans tes illusions, mais non ce n'est pas
synonyme à l'origine. Relis ce que j'ai écrit :

> > Le terme américain "graphic novel" a été
> > utilisé pour la première fois par Will Eisner pour son chef-d'oeuvre
> > "A contract with god", de façon à le différencier des "comics" en
> > particulier de super-héros. C'est par imitation que de nombreux
> > auteurs et éditeurs américains ont repris le terme

Malgré la confusion entraînée par la récupération "marketing" du
terme, entre des comics périodiques à personnages récurrents et un
"graphic novel" il y a autant de différence qu'entre un feuilleton
télé et un film long métrage. "Novel", ou "roman", ça fait référence à
une forme narrative bien particulière qui n'est pas celle des comics.

> Je continuerai donc à dessiner à acheter des bonnes vieilles *bédés* et
> des mangas [*], et à reprendre dans la joie tous ceux qui disent roman
> graphique par "ah, une bédé quoi" >:D

Mais c'est quoi les "bonnes vieilles bédés" ? On n'a pas le droit
d'aimer des trucs qui ne sont pas aussi vieux que ça, et qui ont
clairement une différence sur le plan de l'ambition ? Ou alors tu
penses qu'une "bédé" ça ne peut et ça ne doit être que gentiment
débile et enfantin, ou au moins un rien régressif ?

> [*] il y a là une différence : d'origine, de style ou de format, le
> terme n'est donc inutile ou snob (plutôt meme encore péjoratif
> aujourd'hui)

Le "graphic novel" est bien à l'origine une chose différente des
comics, née par opposition à leur simplisme et avec une autre
ambition. Ce n'est pas le nivellement par le bas opéré par les
éditeurs qui va y changer quoi que ce soit.

--
Mathias Rocher

Arnaud Vajda

unread,
Mar 31, 2007, 12:02:30 PM3/31/07
to
Jym wrote:

> Je suis pas entièrement d'accord. Bon, OK, j'ai essayé de mettre des
> gros guillemets partout pour montrer que mes termes étaient mal défini,
> mais même...
> Il y a un certain style graphique qu'on retrouve bien plus souvent dans
> la BD asiatique que dans la BD européenne. Les "grands yeux" des
> personnages sont un de ces trucs.
> Ou aussi des codes graphiques différents. Par exemple la "grosse goutte
> de sueur" sur la tête de quelqu'un ou le sang qui coule du nez en cas
> d'émotion forte sont des codes asiatiques qui étaient absents (ou quasi
> absents) de la BD européenne il y a une vingtaine d'années (au pif).

Les gros yeux est une caractéristique pompée par Tezuka à Disney. Quand
à la goutte de sueur et au coup de sang (exprimant souvent une
furstration sexuelle latente du personnage), ce sont plus des éléments
culturels que des "techniques" de BD. De plus, aucun de ces éléments ne
se retrouvent dans le Gekiga, dont on peut trouver au moins deux bons
exemples en français à l'heure actuelle : Lonewolf & Cub et Satsuma -
L'honneur des Samouraï (le premier chez Génération Comics, le second
chez Akata/Delcourt).

Cela-dit, pour ne pas parraître de mauvaise fois, je vous bien sûr ce
que tu veux dire. Mais c'est réduire le manga aux shônens (mangas pour
enfants et adolescents masculins) et aux shôjos (même chose pour les
filles) que de décrire le manga comme cela. Comme je le disais dans le
message précédent, ce fut-ce que si l'on se penche sur le manga
historique ou le gekida, ces codes ne sont plus valables. Et il y a
encore bien d'autres exemples. Ce serait comme réduire la bande-dessinée
européenne à l'école de la ligne claire.

--
http://thewu.free.fr/

Pascal Quesseveur

unread,
Mar 31, 2007, 1:33:47 PM3/31/07
to
>"C" == Camille <camille....@wanadoo.fr> a écrit :

C> Je me trompe, ou le format "pavé noir et blanc qui ressemble plus à un
C> bouquin normal qu'à un album de BD" est à la mode ?
C> Je me trompe derechef, ou on appelle ça des "romans graphiques" ?

Dès 1979 la collection Romans (A Suivre) publiait des albums différents
par rapport au standard 48ppc: par ex. _Ici Même de Forest_ et Tardi,
N&B, très écrit, avec une découpe en chapitres.

Un des précurseurs qui ne revendiquait pas le terme de roman me semble
être _La ballade de la mer salée_. A propos de Pratt j'ai
particulièrement aimé l'hommage de Sfar dans son dernier livre
_Greffier_, par ailleurs un très bon bouquin.


--
Pascal Quesseveur, pascal.q...@free.fr

Jym

unread,
Mar 31, 2007, 3:30:22 PM3/31/07
to
On Sat, 31 Mar 2007 11:19:08 +0200, Mathias Rocher
<mathias...@hotmail.fr> wrote:

> On 29 mar, 16:57, Salagir <Sala...@jeruCITEDELESPACE.org.invalid>
> wrote:
>>
>> Comme je le pensais, le graphic novel n'est bien que le nom pête-cul du
>> comics, et la version française n'est pas mieux. Je rejoins totalement
>> Jym
>> sur son avis, c'est snob rien de plus.
>
> Tu peux te conforter dans tes illusions, mais non ce n'est pas
> synonyme à l'origine. Relis ce que j'ai écrit :
>
>> > Le terme américain "graphic novel" a été
>> > utilisé pour la première fois par Will Eisner pour son chef-d'oeuvre
>> > "A contract with god", de façon à le différencier des "comics" en
>> > particulier de super-héros. C'est par imitation que de nombreux
>> > auteurs et éditeurs américains ont repris le terme
>
> Malgré la confusion entraînée par la récupération "marketing" du
> terme, entre des comics périodiques à personnages récurrents et un
> "graphic novel" il y a autant de différence qu'entre un feuilleton
> télé et un film long métrage. "Novel", ou "roman", ça fait référence à
> une forme narrative bien particulière qui n'est pas celle des comics.

Là OK. Le critère "one shot long" vs "série à héros récurrent" (donc
similaire à "film" vs "feuilleton") me semble raisonnablement pertinent
(en tous cas utilisables et avec un facteur subjectif assez faible).
Je ferais juste remarquer que dans ton précédent message (que tu cites et
que je recite), tu ne mentionnais pas cette division.

Bon, après on a bien sûr des conditions aux limites de la définition, mais
ça c'est normal...
(de même qu'en literature la différence entre roman et nouvelle est flou
et que même publié enplusieurs fois un roman n'est pas nécessairement une
série/feuilleton)

--
Hypocoristiquement,
Jym.

Olivier Paquet

unread,
Apr 1, 2007, 3:43:03 AM4/1/07
to
Arnaud Vajda a écrit :

> Cela-dit, pour ne pas parraître de mauvaise fois, je vous bien sûr ce
> que tu veux dire. Mais c'est réduire le manga aux shônens (mangas pour
> enfants et adolescents masculins) et aux shôjos (même chose pour les
> filles) que de décrire le manga comme cela. Comme je le disais dans le
> message précédent, ce fut-ce que si l'on se penche sur le manga
> historique ou le gekida, ces codes ne sont plus valables. Et il y a
> encore bien d'autres exemples. Ce serait comme réduire la bande-dessinée
> européenne à l'école de la ligne claire.
>
Les mangakas eux-mêmes font une distinction entre la BD franco-belge et
ce qu'ils font. Le gekiga possède des codes graphiques relativement
similaires, même si plus diffus. TOUS les mangas ont comme principe de
base de privilégier la narration sur le dessin. C'est une
caractéristique commune et aucun ne déroge à cette règle. La BD
franco-belge ne se fonde pas sur cette règle : le dessin (richesse des
détails, des couleurs) constitue un élément fondamental de l'oeuvre. Il
est plus ou moins travaillé, plus ou moins mis en avant, mais c'est le
dessin, plus que la narration qui est central.
Personne n'a cité "Pink Diary" de Jenny (chez Delcourt), publié en
format manga, mais totalement francophone. Toute la narration est
"manga", le trait, lui, est plutôt franco-belge. C'est absolument normal
que la fusion se fasse dans ce sens, parce que l'essence du manga est
dans la narration et pas dans le dessin.
C'est une tendance qui se dégage dans les "mangas francophones" qui
parviennent à capter le sens de la narration tout en étant libres sur le
plan du dessin. Et ça marche auprès du public.

--
Olivier PAQUET

Xavier Guilbert

unread,
Apr 1, 2007, 8:43:19 AM4/1/07
to
> De plus, aucun de ces éléments ne
> se retrouvent dans le Gekiga, dont on peut trouver au moins deux bons
> exemples en français à l'heure actuelle : Lonewolf & Cub et Satsuma -
> L'honneur des Samouraï (le premier chez Génération Comics, le second
> chez Akata/Delcourt).

Attention à ne pas confondre le Gekiga ("histoire dramatique") dont
les représentants vont être Tatsumi ou Tsuge, et le Jidaigeki ("récit
historique") dans lequel on classerait plutôt Lone Wolf & Cub ou
Satsuma.
Pour du Gekiga, on devrait plutôt se tourner vers L'homme sans talent
de Tsuge, les livres de Tatsumi chez Vertige Graphic, ou les bouquins
de Takita Yû (chez Piquier ou au Seuil). Sauf erreur, le terme a été
employé la première fois pour des oeuvres publiées dans Garô, la
grande revue alternative japonaise, depuis remplacée par Ax.

Salagir

unread,
Apr 1, 2007, 11:32:30 AM4/1/07
to
Balise généralité: tout ce qui est dit ici concerne des *généralités*
sur les bds, mangas et comics. Inutile de citer des exceptions, nous
savons qu'il y en a par milliers.

On Sat, 31 Mar 2007 18:02:30 +0200, in fr.rec.arts.bd, Arnaud Vajda wrote:
> Jym wrote:
>> Il y a un certain style graphique qu'on retrouve bien plus souvent dans
>> la BD asiatique que dans la BD européenne. Les "grands yeux" des
>> personnages sont un de ces trucs.
>> Ou aussi des codes graphiques différents. Par exemple la "grosse goutte
>> de sueur" sur la tête de quelqu'un ou le sang qui coule du nez en cas

> Les gros yeux est une caractéristique pompée par Tezuka à Disney.

Les gens disent souvent ça. Et alors ?
Je ne vois pas de grands yeux dans les comics ni les BDs. J'en vois dans
les mangas.

> Quand
> à la goutte de sueur et au coup de sang (exprimant souvent une
> furstration sexuelle latente du personnage), ce sont plus des éléments
> culturels que des "techniques" de BD.

On en voit dans les mangas, pas dans les comics ni BDs, c'est juste ce
qu'on dit.

> Cela-dit, pour ne pas parraître de mauvaise fois, je vous bien sûr ce
> que tu veux dire. Mais c'est réduire le manga aux shônens (mangas pour
> enfants et adolescents masculins) et aux shôjos (même chose pour les
> filles) que de décrire le manga comme cela.

Il est vrai que je lis surtout de cela, mais même dans les autres styles
de manga on retrouve le "feeling" d'un manga. Même dans un truc aussi
étrange que "Le gourmet solitaire" on reconnait que c'est un manga par
son format, son découpage de cases, et même le fait qu'il est en noir et
blanc tramé (sans compter que SEUL un japonais peut pondre une BD qui
parle d'un type qui va dans des restaurants ;)))

--
My Webcomic: www.geeksworld.org -+- All my websites: manaworld.free.fr

I gave up on finding an answer and started drinking.

Salagir

unread,
Apr 1, 2007, 11:38:17 AM4/1/07
to
On Sat, 31 Mar 2007 01:08:19 +0200, in fr.rec.arts.bd, Jym wrote:
> On Fri, 30 Mar 2007 23:08:52 +0200, R.V. Gronoff
>> La différence provient de la langue. En anglais, c'est comics strips ou
>> comics book. L'idée étant qu'il s'agit d'une comédie.
> Je suis pas vraiment sûr que je qualifierais le "mainstream super héros"
> de comédie...

De même, je comprends a théorie mais pas la pratique. Sans être
spécialement sérieux, WildCats et autres ne sont pas comiques.

Si c'est pour séparer humour/super héros et "autres", alors le terme de
graphic novel ne fait qu'ajouter une case de rangement.

> Mouais, le graphic novel serait donc du comics pour adultes ?
> Ça rejoint un peu ce que je disais, c'est une appellation "pour faire
> sérieux".

Ouais. D'ailleurs.

>>> Maus
>> Roman graphique

Ca confirme. Maus est une bédé, mais c'est tellement plus classe de dire
roman.
Est ce que /les 3 adolfs/ de Tezuka sont un roman graphique, parce qu'il
parlent eux aussi d'un thème grave ?

--
My Webcomic: www.geeksworld.org -+- All my websites: manaworld.free.fr

Hobbes : Well, you still have afternoons and weekends
Calvin : That's when I watch TV.

newsgrouppm

unread,
Apr 1, 2007, 2:08:59 PM4/1/07
to

> Les gens disent souvent ça. Et alors ?
> Je ne vois pas de grands yeux dans les comics ni les BDs. J'en vois dans
> les mangas.
>

Mais peut-être as-tu remarqué les gros nez dans les BD franco-belge à
tendance comique ? Les muscles hypertrophiés dans les comics ?

Le problème avec les styles graphiques auquel on est habitué, c'est
qu'on ne les remarque même plus. Les dessinateurs d'une même culture ont
tendance à s'influencer ( et se pomper, y compris inconsciemment) les
uns avec les autres. Cela n'enlève rien au génie d'un Uderzo, d'un
Franquin ou d'un Hojo. L'uniformisation apparente qu'un observateur
exotique ressent est souvent du à son manque de connaissance des oeuvres.

newsgrouppm

unread,
Apr 1, 2007, 2:44:11 PM4/1/07
to

>
> Le problème avec les styles graphiques auquel on est habitué, c'est
> qu'on ne les remarque même plus. Les dessinateurs d'une même culture ont
> tendance à s'influencer ( et se pomper, y compris inconsciemment) les
> uns avec les autres. Cela n'enlève rien au génie d'un Uderzo, d'un
> Franquin ou d'un Hojo. L'uniformisation apparente qu'un observateur
> exotique ressent est souvent du à son manque de connaissance des oeuvres.

As-tu également remarqué que malgré la différence de style Blueberry
ressemble énormément à Cobra...

Arnaud Vajda

unread,
Apr 1, 2007, 5:27:22 PM4/1/07
to
Olivier Paquet wrote:

> Les mangakas eux-mêmes font une distinction entre la BD franco-belge
> et ce qu'ils font. Le gekiga possède des codes graphiques relativement
> similaires, même si plus diffus. TOUS les mangas ont comme principe de
> base de privilégier la narration sur le dessin. C'est une
> caractéristique commune et aucun ne déroge à cette règle.

Quid des "mangas" du Garô qui ressemble à des estampes ? Il y a des
extraits dans "Dreamland Japan", mais je n'arrive pas à remettre la main
dessus. Et je suis persuadé qu'il y a d'autres exemples. Une nouvelles
fois comme les Yon-Kôma, qu'ils soient vieux (Mes voisins les Yamadas)
ou plus récents (Azumanga Daoih).

> La BD
> franco-belge ne se fonde pas sur cette règle : le dessin (richesse des
> détails, des couleurs) constitue un élément fondamental de l'oeuvre. Il
> est plus ou moins travaillé, plus ou moins mis en avant, mais c'est le
> dessin, plus que la narration qui est central.

Mmmhh. Et Nekojiru dans ce cas ?

> Personne n'a cité "Pink Diary" de Jenny (chez Delcourt), publié en
> format manga, mais totalement francophone. Toute la narration est
> "manga", le trait, lui, est plutôt franco-belge. C'est absolument normal
> que la fusion se fasse dans ce sens, parce que l'essence du manga est
> dans la narration et pas dans le dessin.

Quite à prendre des "manfras" (je persiste et signe), autant citer l'un
des pioniers du genre : Sentaï School.

> C'est une tendance qui se dégage dans les "mangas francophones" qui
> parviennent à capter le sens de la narration tout en étant libres sur le
> plan du dessin. Et ça marche auprès du public.

Pourtant, c'est bien naze, en règle général.

--
http://thewu.free.fr/

Arnaud Vajda

unread,
Apr 1, 2007, 5:31:14 PM4/1/07
to
Xavier Guilbert wrote:

> Attention à ne pas confondre le Gekiga ("histoire dramatique") dont
> les représentants vont être Tatsumi ou Tsuge, et le Jidaigeki ("récit
> historique") dans lequel on classerait plutôt Lone Wolf & Cub ou
> Satsuma.

Précision utile. Cependant, l'auteur de Satsuma se décrit lui-même que
auteur de gekiga dans la post-face de l'édition française (premier
volume), d'où ma remarque.

> Pour du Gekiga, on devrait plutôt se tourner vers L'homme sans talent
> de Tsuge, les livres de Tatsumi chez Vertige Graphic, ou les bouquins
> de Takita Yû (chez Piquier ou au Seuil). Sauf erreur, le terme a été
> employé la première fois pour des oeuvres publiées dans Garô, la
> grande revue alternative japonaise, depuis remplacée par Ax.

Yep. D'ailleurs, je n'ai jamais lu L'Homme sans talent. Parraît que
c'est exceptionnel, mais l'édition française est *vraiment* très chère.

--
http://thewu.free.fr/

Salagir

unread,
Apr 2, 2007, 4:24:58 AM4/2/07
to
On Sun, 01 Apr 2007 20:44:11 +0200, in fr.rec.arts.bd, newsgrouppm wrote:
>> L'uniformisation apparente qu'un observateur
>> exotique ressent est souvent du à son manque de connaissance des oeuvres.

On parle là de généralités. C'est le cumul d'un certain nombre de marques
classiques qui nous fait reconnaitre le manga du comics de la bédé.

Hojo ne dessine pas des grands yeux mais il a un découpage 100% manga,
il utilise des trames, des gouttes de sueur.
Giraud ne dessine pas de gros nez mais qui irait penser que Blueberry
n'est pas une bédé? Bref.

> As-tu également remarqué que malgré la différence de style Blueberry
> ressemble énormément à Cobra...

A moins que les deux ne ressemblent à Belmondo :)

(sinon pour répondre sérieusement à la question: heu, non)

--
My Webcomic: www.geeksworld.org -+- All my websites: manaworld.free.fr

"Le ventre, c'est pas comme un bras, ca repousse pas !" -+- Bastard !! -+-

Alex Nikolavitch

unread,
Apr 2, 2007, 6:56:42 AM4/2/07
to
la caractéristique du manga, pour moi, elle se trouve avant tout au niveau
de la narration, très décompressée, peu elliptique, et c'est avant tout lié
au format.

Niko

Alex Nikolavitch

unread,
Apr 2, 2007, 6:58:05 AM4/2/07
to


c'est la faute à Bebel.

Alex Nikolavitch

unread,
Apr 2, 2007, 6:59:35 AM4/2/07
to
>> As-tu également remarqué que malgré la différence de style Blueberry
>> ressemble énormément à Cobra...
>
> A moins que les deux ne ressemblent à Belmondo :)
>
merdre. battu de vitesse.

ça m'apprendra à aller picoler dans des festivals de BD au lieu de rester
bien sagement sur mon ordi.

Mathias Rocher

unread,
Apr 2, 2007, 7:11:17 AM4/2/07
to
On 1 avr, 16:38, Salagir <Sala...@jeruCITEDELESPACE.org.invalid>
wrote:

> On Sat, 31 Mar 2007 01:08:19 +0200, in fr.rec.arts.bd, Jym wrote:
> > On Fri, 30 Mar 2007 23:08:52 +0200, R.V. Gronoff
> >>> Maus
> >> Roman graphique
>
> Ca confirme. Maus est une bédé, mais c'est tellement plus classe de dire
> roman.

Je ne sais pas ce que tu appelles "bédé". Si c'est pour désigner toute
bande dessinée de tout type et de n'importe quelle origine, évidemment
que Maus c'est une "bédé". Moi je prèfère utiliser carrément "bande
dessinée" pour dire ça, "BD" c'est un acronyme, un peu dépréciatif,
quant à l'orthographe "bédé" ça fait encore plus condescendant, du
genre : "tout ça c'est pas des livres, c'est que des bédés, c'est pour
les bébés"...
Alors "Roman graphique" ? C'est un type de bande dessinée, ou si tu
veux de "bédé". A l'origine, le mot est utilisé par Will Eisner pour
certaines de ses oeuvres. Puis il est repris par d'autres auteurs
américains quand la forme de leurs oeuvres s'en rapprochaient. "Maus"
doit beaucoup à cette école du "graphic novel", mais son auteur Art
Spiegelman n'aime pas ce mot. Comme il l'explique dans certaines
interviews, c'est justement parce qu'en appelant ça un "roman" on nie
que c'est une BD, on prétend que c'est "plus" qu'une BD, et donc en
fait on montre son mépris pour la BD en général. Il dit préférer
l'expression "BD qu'on lit avec un marque page".

--
Mathias Rocher

Jym

unread,
Apr 2, 2007, 2:31:37 PM4/2/07
to

Ben justement, c'est ces influences mutuelles qui finissent par "définir"
le "genre".
Cf Scott Mc Cloud, l'art invisible, pp 80-81, 111-113, 131 (de l'édition
française) notamment.

--
Hypocoristiquement,
Jym.

Jym

unread,
Apr 2, 2007, 2:40:30 PM4/2/07
to
On Mon, 02 Apr 2007 13:11:17 +0200, Mathias Rocher
<mathias...@hotmail.fr> wrote:

> Alors "Roman graphique" ? C'est un type de bande dessinée, ou si tu
> veux de "bédé". A l'origine, le mot est utilisé par Will Eisner pour
> certaines de ses oeuvres.

Quel est le critère qui lui (nous) permet de dire "ça c'est un roman
graphique et pas ça" ?
Bon, la définition que je résume en "one shot long" qui est passée
récemment me semble acceptable.
(mais cette définition admet aussi des trucs comme Garulfo, Berceuse
assassine, Strain ou Lanfeust de Troy comme romans graphique).
Définition qui oppose le roman aux nouvelles ("one shot court") et aux
feuilletons/séries (à la Spirou, X-men ou autre).
Pui précise ensuite que le roman est composé de dessins, donc graphique.
On devrait alors, par cohérence, parler de nouvelels graphiques ou de
feuilletons graphiques, d'ailleurs.
À noter que cette définition possède des cas limites aux deux bouts : à
partir de combien de page peut-on être roman graphique ? (de même en
littérature à partir de combien de pages une nouvelle devient elle un
roman ?) et jusqu'à combien de pages (un Ranma 1/2 étant fini doit il
compter comme un feuilleton car long (38 volumes) ou un roman car fini ?)
De même en littérature, des trucs comme Ponson du Terrail (Rocambole) ou
autres romans fleuves sont ils vraiment des romans ?

Bien sûr, cette distinction "à la longueur" se retrouve dans tous les
genres narratifs. Au cinéma on a des courts métrages, des moyens métrages
et des long métrages mais aussi des feuilletons plus ou moins long
(généralement guère plus que des trilogies au cinéma puis on passe à des
feuilletons télés qui même en pouvant être fini sont généralement très
longs (8 saisons de Friends si je me souviens bien)).

> Puis il est repris par d'autres auteurs
> américains quand la forme de leurs oeuvres s'en rapprochaient. "Maus"
> doit beaucoup à cette école du "graphic novel", mais son auteur Art
> Spiegelman n'aime pas ce mot. Comme il l'explique dans certaines
> interviews, c'est justement parce qu'en appelant ça un "roman" on nie
> que c'est une BD, on prétend que c'est "plus" qu'une BD, et donc en
> fait on montre son mépris pour la BD en général.

Qui est exactement l'argument que j'avançais dans la discussion...

> Il dit préférer
> l'expression "BD qu'on lit avec un marque page".

Ouais, ça j'aime bien :-)
Mais bon, je lis mes intégrales de Mafalda ou de Calvin & Hobbes avec un
marque page alors que niveau narratif c'est des "comic strip" et pas un
roman graphique... (ou mon intégrale de X-men, ...)

--
Hypocoristiquement,
Jym.

newsgrouppm

unread,
Apr 2, 2007, 4:00:28 PM4/2/07
to

>
> Hojo ne dessine pas des grands yeux mais il a un découpage 100% manga,
> il utilise des trames, des gouttes de sueur.
> Giraud ne dessine pas de gros nez mais qui irait penser que Blueberry
> n'est pas une bédé? Bref.
>

Les yeux étant le principal élément expressif, les agrandir plus que de
raison est une facilité pour traduire les expressions. Nombre de BD
franco-belges (Asterix en tête) ont de gros yeux (même si ce n'est pas
les mêmes gros yeux). Les gouttes de sueurs sont également récurrentes
chez Gotlib, par exemple. Le tramage est conséquence du noir et blanc.
Nombre de BD N&B faites dans les années 70 sont trés tramées ( Pichard,
Druillet, Moebius par exemple), même si ce tramage est fait main.

Il est vrai que l'on retrouve plus systématiquement ces tiques chez les
mangaka. Mai il ne faut pas oublier que la majeur partie de ce qui à été
publié en France est du shonen année 90, donc même publique et même
époque.Un japonais feuilletant un certain nombre de BD trolesques
éditées par Soleil y trouveraient sans doute un certain nombre de
similitude sans que l'on puisse dire que cela soit emblématique de la BD
européenne( et on pourrait dire à peu prés la même chose du catalogue
Dupuis des années 60).

Comme le dit NiKo, je pense que la caractéristique principale du manga
se trouve dans sa narration qui s'adapte aux contraintes éditoriales :
parution de 20 pages hebdomadaires qui doivent constitué un épisode,
obligation de rallonger la sauce en cas de succès ou au contraire de
finir rapidement en cas de mévente (alors qu'en Europe on essai plutôt
de faire un épisode d'une cinquantaine de pages).

A contrario Taniguchi( hormis pour "le sommet des dieux"), utilise un
narration similaire aux européen. Ce qui fait son succès auprès de
Casterman...


newsgrouppm

unread,
Apr 2, 2007, 4:32:24 PM4/2/07
to

> À noter que cette définition possède des cas limites aux deux bouts : à
> partir de combien de page peut-on être roman graphique ? (de même en
> littérature à partir de combien de pages une nouvelle devient elle un
> roman ?) et jusqu'à combien de pages (un Ranma 1/2 étant fini doit il
> compter comme un feuilleton car long (38 volumes) ou un roman car fini
> ?) De même en littérature, des trucs comme Ponson du Terrail (Rocambole)
> ou autres romans fleuves sont ils vraiment des romans ?
>

Le roman qu'il soit graphique ou non, est une histoire conçue dés le
départ comme un tout. Pour être plus clair nombre d'oeuvres de Victor
Hugo (Les misérables...), Balzac ou D'Alexandre Dumas ne sont pas des
romans mais des feuilletons reliés. Il ont été publiés par morceaux
chaque mois. De cette contrainte éditoriale découle une certaine
autosuffisance de chaque chapitre. Bien souvent la publication ayant
commencée avant que l'auteur est terminé d'écrire on retrouve souvent de
nombreuses pages sur des personnages qui se seront révélés secondaires
une fois le bouquin terminé. Un roman est lui, beaucoup plus structuré.

Si on revient à la BD pour moi :
- "La tour" de Schuiten et Peeters serait un Roman Graphique.
- Batman! (D'ombre et de lumière) est un recueil de nouvelles.
- Les compagnons du crépuscule est un feuilleton.
- Maus du reportage/documentaire.

Cela dit tout ça, c'est surtout parce que la BD est en mal de
reconnaissance et essai de s'intégrer tant bien que mal à la (vrai)
littérature ;-)

Jym

unread,
Apr 2, 2007, 5:26:47 PM4/2/07
to
On Mon, 02 Apr 2007 22:00:28 +0200, newsgrouppm
<newsgrouppm...@free.fr> wrote:

>
>> Hojo ne dessine pas des grands yeux mais il a un découpage 100% manga,
>> il utilise des trames, des gouttes de sueur.
>> Giraud ne dessine pas de gros nez mais qui irait penser que Blueberry
>> n'est pas une bédé? Bref.
>>
>
> Les yeux étant le principal élément expressif, les agrandir plus que de
> raison est une facilité pour traduire les expressions. Nombre de BD
> franco-belges (Asterix en tête) ont de gros yeux (même si ce n'est pas
> les mêmes gros yeux). Les gouttes de sueurs sont également récurrentes
> chez Gotlib, par exemple. Le tramage est conséquence du noir et blanc.
> Nombre de BD N&B faites dans les années 70 sont trés tramées ( Pichard,
> Druillet, Moebius par exemple), même si ce tramage est fait main.

Ben oui mais de même que "ce ne sont pas les mêmes gros yeux", ce ne sont
pas non plus les mêmes gouttes de sueur (ou les mêmes traits de vitesse,
ou...)
Gotlib (et autres auteurs franco-belges) utilisent de multiples
gouttelettes de sueur là où les mangas n'utilisent qu'une grosse goutte.
Les gouttes franco-belges "s'éloignent" de la tête du personnage tandis
que la goutte japonaise est placé sur la tête, un peu sur le coté, ...
Pour les traits de vitesse, je renvois à la comparaison que fait Scott
McCloud, que j'ai déjà cité.
etc, etc.

> Il est vrai que l'on retrouve plus systématiquement ces tiques chez les
> mangaka. Mai il ne faut pas oublier que la majeur partie de ce qui à été
> publié en France est du shonen année 90, donc même publique et même
> époque.

90-2000 plutôt...
Et on remarque aussi une évolution des contraites. Comparer "Juliette je
t'aime", "Ranma 1/2" et "Inu-Yasha" (tous 3 de Takahashi) permet de voir
l'évolution dans les contraintes narratives (dans Juliette, le découpage
en épisodes est très fort et il faut absolument que chaque épisode soit
une histoire finie (comme dans "Orange road", qui date de la même époque),
dans Ranma on commence à avoir des histoires qui s'étalent sur plusieurs
épisodes et dans Inu-Yasha la dépendance est bin plus forte avec
pratiquement des petits cycles assez longs et aucun épisode indépendant.
En comparant d'autre oeuvres des mêmes époques, j'ai l'impression que
cette évolution est globale.
Bref, les styles évoluent. Bien évidemment, les auteurs s'influencent
mutuellement (comparer Maester et Gotlib...) et les codes "qui marchent"
vont donc être repris. Plus le "bain culturel" qui fait que le coup de
génie d'une génération devient le cliché des suivants.
[tout ceci explique en partie l'apparition de "mangas européens" écrit par
une génération ayant lu des mangas au berceau en voulant imiter le succès
croissant des mangas en France]

> Un japonais feuilletant un certain nombre de BD trolesques éditées par
> Soleil y trouveraient sans doute un certain nombre de similitude sans
> que l'on puisse dire que cela soit emblématique de la BD européenne( et
> on pourrait dire à peu prés la même chose du catalogue Dupuis des années
> 60).

Oui. C'est emblématique d'un certain style, d'une certaine partie de la BD.
D'ailleurs même nous autres sommes plus ou moins capable en voyant une
page de BD (européenne) de la ratacher à un style ou à une école au sein
des BDs européennes.

> Comme le dit NiKo, je pense que la caractéristique principale du manga
> se trouve dans sa narration qui s'adapte aux contraintes éditoriales :
> parution de 20 pages hebdomadaires qui doivent constitué un épisode,
> obligation de rallonger la sauce en cas de succès ou au contraire de
> finir rapidement en cas de mévente (alors qu'en Europe on essai plutôt
> de faire un épisode d'une cinquantaine de pages).

Comme j'ai dit, j'ai l'impression que les mangaka essayent de plus en plus
d'allonger la sauce. Mais sinon, oui je suis d'accord que els contraintes
éditoriales jouent beaucoup (d'ailleurs en France aussi des oeuvres
uniques dans un format bizarre, ça ne court pas les rues... Le Gribouilli
de Turf fait bien une centaine de pages (et pas 50 comme d'hab) en un seul
album, mais ces trucs sont rares).

--
Hypocoristiquement,
Jym.

Jym

unread,
Apr 2, 2007, 5:29:57 PM4/2/07
to

Ben oui, pourtant à l'heure actuelle (presque) personne ne conteste à Hugo
Balzac ou Dumas le fait d'avoir écrit des romans bien que ceux-ci furent
publiés en feuilleton...
Qui sait si dans 100 ans Largo Winch ne sera pas un classique du "roman
graphique" lu à contre coeur par des milliers d'écoliers parce que le prof
le demande...

En plus on a aussi des trucs un peu mixte où l'auteur peu savoir où il va
sur le long terme sans avoir le détail des péripéties à l'avance. Je crois
par exemple que Andreas a déjà annoncé le nombre de volumes que devraient
compter Capricorne ou Ark bien qu'il n'en soit qu'à la moitié de la
série...

--
Hypocoristiquement,
Jym.

Jean-Marc Desperrier

unread,
Apr 3, 2007, 12:42:47 PM4/3/07
to

Merci Arnaud de faire les redirections proprement :
- Avec cross-post puis suivi,
- et signalement dans le message

Pour éviter l'effet de messages qui débarquent sur fra sans qu'on sache
d'où ils viennent, et sans aucun contexte d'origine.

X-post fra.bd + fr.anime
Suivi sur fra

Jean-Marc Desperrier

unread,
Apr 3, 2007, 1:07:06 PM4/3/07
to
Camille wrote:
> - le sensuel "Fraise & chocolat" de la copine jap' de Boilet, vite lu,

Sino-khmère née en France, pas jap :-) Visiblement très vite lu puisque
la précision est dans l'album :
http://www.lesimpressionsnouvelles.com/fraise_114.htm

Camille

unread,
Apr 4, 2007, 3:33:50 PM4/4/07
to

"Jean-Marc Desperrier" a ironisé :

> Sino-khmčre née en France, pas jap :-) Visiblement trčs vite lu puisque la

> précision est dans l'album


Ah oui ben zut, désolée.
Il me semblait qu'elle était d'origine japoniaise, Aurélia.

Maintenant, si tu as lu ce "roman graphique", tu dois savoir que
l'état-civil de la demoiselle n'est pas le thčme principal.
:-)
____
Camille


newsgrouppm

unread,
Apr 4, 2007, 5:22:57 PM4/4/07
to

> Ben oui, pourtant à l'heure actuelle (presque) personne ne conteste à
> Hugo Balzac ou Dumas le fait d'avoir écrit des romans bien que ceux-ci
> furent publiés en feuilleton...

Il ne faut pas croire ça. Il s'agit tout au plus de romans-feuilleton.
Il n'ont pas du tout la même structure et même si les éditeurs
d'aujourd'hui écrivent "Roman" sur le livre, c'est pour faire croire que
c'est de la littérature sérieuse.
Une page interressante sur les romans feuilletons et leurs contraintes
éditoriales et commerciales qui ne sont pas sans rappeler les mangas :
http://www.bmlisieux.com/litterature/gambier/gambie19.htm

pie...@pierrecol.com

unread,
Apr 5, 2007, 4:54:15 AM4/5/07
to
On 28 mar, 21:38, "Camille" <camille.toura...@wanadoo.fr> wrote:

> Je me trompe, ou le format "pavé noir et blanc qui ressemble plus à un

> bouquin normal qu'à un album de BD" est à la mode ?

> Je me trompe derechef, ou on appelle ça des "romans graphiques" ?

C'est drôle.

Les premiers "romans graphiques" que j'ai lus, il y a plus de 35 ans,
ce sont "L'idée fixe du savant Cosinus", "les facéties du sapeur
Camamber" et "La famille Fenouillard", que ma grand-mère avait dans
l'édition originale de la fin du XIXème siècle.

Pour ceux qui ne connaissent pas, voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Colomb

C'est évidemment très différent de Allan Mac Bride ;-) ce n'est même
pas encore de la BD, c'est aujourd'hui assez désuet, mais je pense que
c'est encore drôle. Tiens il faut que je les emprunte à ma grand-mère
pour les relire :-)

--
Pierre Col
"Chercher à connaître n'est souvent qu'apprendre à douter"
(Antoinette du Ligier de la Garde, femme de lettres française,
1638-1694)

Mathias Rocher

unread,
Apr 5, 2007, 6:56:19 AM4/5/07
to

Ca me rappelle autant des choses vues dans "notre" BD franco-belge que
dans les mangas... Par ailleurs l'auteur de cette conférence n'oppose
pas le "roman" au "roman feuilleton", il explique ce qu'est le roman
feuilleton sans dire pour autant "ce ne sont pas des romans". C'est un
genre en soi, c'est aussi une des formes qu'a pu prendre le genre
"roman" dans l'histoire de la littérature. Sinon, qu'est-ce que le
roman ? Un récit de chevalerie en vers de huits pieds comme le "Roman
du Graal" de Chrétien de Troyes (et tout ce qui ne serait pas "ça"
serait du faux roman), ou alors plus simplement un ouvrage littéraire
narratif ?

Sinon un passage de cette conférence me fait trépigner :

"Le premier grand succès du roman-feuilleton, ce n'est pas /Les Trois
Mousquetaires/ d'A. Dumas en 1844, ni même /Les Mystères de Paris/
d'E. Sue, en 1842, mais le roman intitulé /Les Mémoires du Diable/ de
F. Soulié, publié en 1837 dans le Journal des Débats. C'est un roman
qu'il nous est actuellement impossible de trouver en librairie,
puisqu'il n'a pas été réédité (roman tout-à-fait passionnant de 600
pages). Le thème de roman est le suivant: un jeune noble perdu dans un
château, personnage mélancolique, romantique, reçoit un jour une
visite mystérieuse au moment où il éprouve des envies de suicide; ce
personnage mystérieux, on peut aisément le deviner, est le Diable.
Pour avoir l'âme du jeune noble, il décide de le séduire par le récit
d'aventures maléfiques, diaboliques - d'où le titre, /Les Mémoires du
Diable/. C'est un roman absolument captivant dans lequel on retrouve
de nombreux viols, meurtres, vols ... - c'est, en bref, une lecture
réjouissante que je vous recommande si vous en avez l'occasion."

Rhaa ! c'est pas du jeu de nous mettre l'eau à la bouche pour un
bouquin introuvable !

--
Mathias Rocher

Étienne Chantrel

unread,
Apr 5, 2007, 8:42:32 AM4/5/07
to
Mathias Rocher :

> Rhaa ! c'est pas du jeu de nous mettre l'eau à la bouche pour un
> bouquin introuvable !

Introuvable ? Vous n'avez pas cherché bien loin...
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2070145

Quant à l'édition de poche de 1966, elle se trouve chez des libraires en
ligne, par exemple là :
http://www.abebooks.fr/servlet/BookDetailsPL?bi=854384222&searchurl=sts%3
Dt%26an%3Dsouli%25E9%252C%2Bfr%25E9d%25E9ric%26y%3D0%26x%3D0%26sortby%3D3

Si je puis me permettre un conseil, à l'avenir, ne croyez jamais un érudit
sur parole quand il vous assure qu'un livre est rare, inconnu et jamais
réédité. Ces gens-là aiment à se faire mousser (le nombre de fois que j'ai
vu Jean-Jacques Pauvert clamer faussement qu'il faisait une "première
réédition" dans sa collection de la Musardine est impressionnant).

Étienne

Jean-no

unread,
Apr 7, 2007, 10:42:10 AM4/7/07
to
On 5 avr, 14:42, Étienne Chantrel <e...@alussinan.org> wrote:

> Si je puis me permettre un conseil, à l'avenir, ne croyez jamais un érudit
> sur parole quand il vous assure qu'un livre est rare, inconnu et jamais
> réédité. Ces gens-là aiment à se faire mousser (le nombre de fois que j'ai
> vu Jean-Jacques Pauvert clamer faussement qu'il faisait une "première
> réédition" dans sa collection de la Musardine est impressionnant).


En l'occurence, les mémoires du diable existent aussi en collection
Bouquins, à côté des Mystères de Paris d'ailleurs - très logiquement,
puisque les deux étaient publiés dans le même journal.

jcc

unread,
Apr 11, 2007, 6:47:59 AM4/11/07
to
Camille a écrit :

> Je me trompe, ou le format "pavé noir et blanc qui ressemble plus à un
> bouquin normal qu'à un album de BD" est à la mode ?
> Je me trompe derechef, ou on appelle ça des "romans graphiques" ?
>

Je ne sais pas si il s'agit d'un "roman graphique" (appellation qui sent
à plein nez la communication marketing à l'usage du bobo qu'il faut
décomplexer rapport à la BD) mais quoi qu'il en soit je crois que le
terme convient assez bien au monumental "from hell" de Campbell et
Moore. 600 pages en N&B d'une maitrise étourdissante, une densité
graphique et scénaristique qui tient du génie.

Il y a aussi Gorazde de Sacco, un autre "roman graphique" en N&B paru à
la même époque (2001) et tout aussi prenant, voire oppressant car c'est
du reportage et non de la fiction.

Et, ils sont peut-être cités dans le fil (pas vu) il y a les grands
anciens du genre : Alex Varenne, Munoz et Sampayo.

--
jc

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