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Lettre d'adieu à la finance

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Zetrader In Roanne City

unread,
Oct 24, 2008, 8:56:29 AM10/24/08
to
Vue sur bourso, je tire mon chapeau à ce gars :
Lettre d'adieu à la finance
Andrew Lahde, de Santa Monica, Californie, est le gestionnaire d'un hedge
fund qui a fait un profit de 870 % l'année dernière en pariant sur un
effondrement des « subprimes ». Il vient de fermer son fonds de placement et
a rédigé une lettre aux investisseurs:

Aujourd'hui je n'écris pas pour jubiler. Eu égard aux souffrances endurées
en ce moment par presque tous, ce serait totalement déplacé de ma part. Je n'écris
pas non plus pour faire encore quelques prédictions, puisque la plupart de
mes prévisions se sont réalisées ou sont en cours de l'être. En fait, je
vous écris pour vous dire adieu.

Récemment, en première page de la section C du Wall Street Journal, un
gestionnaire de hedge fund qui était lui aussi en train de fermer boutique
(un fonds de 300 millions de dollars) fut cité, « ce que j'ai appris avec
les hedge funds, c'est que je les déteste ». Je souscris totalement à cette
déclaration. Je l'ai fait pour l'argent. Les fruits pendants, c'est-à-dire
ces idiots dont les parents ont payé la prépa, Yale et le MBA d'Harvard,
étaient à ramasser. Ces gens qui étaient la plupart du temps indignes de l'éducation
qu'ils ont (supposément) reçue se sont élevés jusqu'aux sommets de firmes
comme AIG, Bear Stearns et Lehman Brothers et à tous les niveaux du
gouvernement. Toutes ces choses qui soutiennent cette aristocratie n'ont
abouti qu'à rendre plus facile pour moi de trouver des gens assez bêtes pour
être de l'autre côté de mes transactions. Que Dieu bénisse l'Amérique

Il a beaucoup trop de gens à remercier sincèrement pour ma réussite. De
plus, je ne tiens pas à ressembler à un acteur de Hollywood en train de
recevoir une récompense. L'argent gagné constitue une récompense suffisante.
De plus, tous ceux à qui je dois des remerciements se reconnaîtront.

J'ai décidé de ne plus gérer de l'argent pour d'autres, qu'ils soient
individus ou institutions. La gestion de ma propre fortune me suffit.
Certains, qui pensent pouvoir estimer avec une certaine précision le montant
de ma fortune personnelle, seraient peut-être surpris de me voir partir avec
un trésor de guerre aussi modeste. Ca n'a pas d'importance ; ce que j'ai me
suffit. De plus, je cède ma place à ceux qui tentent d'amasser des sommes à
neuf, dix ou même onze chiffres. Pendant ce temps, ils mèneront des vies
minables. Avec leurs réunions qui s'enchainent les unes derrière des autres,
leur agenda rempli pour les trois mois à venir, ils attendront avec
impatience leurs deux semaines de vacances en janvier pendant lesquelles ils
resteront collés à leur Blackberry (sorte de téléphone portable nec plus
ultra, et même plus que ça - ndt) ou d'autres appareils du même genre.
Pourquoi faire ? De toute façon, dans cinquante ans, personne ne se
souviendra d'eux. Steve Balmer, Steven Cohen, et Larry Ellison seront tous
oubliés. Je ne comprends pas ce désir de postérité. Pratiquement tout le
monde sera oublié. Abandonnez cette idée de laisser une marque.
Débarrassez-vous de votre Blackberry et profitez de la vie.

Alors voilà. Avec tout le respect que je vous dois, je tire ma révérence. Ne
vous attendez pas à recevoir des réponses à vos courriers ou messages, que
ce soit dans les jours qui viennent ou à l'avenir. Andy Springer et sa
société prendront en charge la liquidation du fonds. Et ne vous en faites
pas pour les employés, ils ont toujours été salariés par la société de M.
Springer et un seul (qui a été grassement indemnisé) perdra son emploi.

Je ne suis pas intéressé par des propositions d'affaires quelles qu'elles
soient. En ce moment, je n'ai pas d'opinion tranchée sur les marchés, sinon
que la situation continuera à se détériorer pendant quelques temps,
probablement des années. Je suis heureux ainsi, assis au bord du chemin à
attendre. Après tout, c'est en étant assis à attendre que j'ai fait fortune
avec le débâcle des subprimes. A présent, j'aurai le temps de me refaire une
santé abimée par le stress accumulé au cours de ces deux dernières années,
et même au cours de toute ma vie - où j'ai été obligé de me battre pour une
place à l'université, pour un emploi et des actifs à gérer, contre tous ceux
qui avaient démarré dans la vie (avec des parents fortunés) avec une
longueur d'avance sur moi. Que la méritocratie fasse partie d'une nouvelle
forme de gouvernement dont nous avons besoin.

En ce qui concerne le gouvernement, j'aurais une modeste proposition à
faire. D'abord, je voudrais souligner les failles les plus évidentes. Des
propositions de lois ont sans cesse été présentées au Congrès ces huit
dernières années. Des lois qui auraient permis de contrôler les pratiques de
ces institutions dont la plupart aujourd'hui ont disparu. Ces institutions
ont régulièrement rempli les coffres-forts de tous les partis politiques en
échange d'un rejet de ces projets de lois qui étaient destinées à protéger
le citoyen ordinaire. C'est un scandale et pourtant personne n'a l'air de le
remarquer ou de s'en émouvoir. Depuis la mort de Thomas Jefferson et d'Adam
Smith, je dirais qu'il y a une pénurie de véritables philosophes dans ce
pays, du moins de ceux qui se consacrent à meilleure gouvernance. Le
capitalisme a fonctionné pendant deux cents ans, mais les temps changent, et
les systèmes se corrompent. George Soros, à la tête d'une fortune
vertigineuse, a déclaré qu'il aurait aimé laisser comme souvenir celui d'un
philosophe. Je lui suggère de commencer par le finançant un forum qui
réunirait de grands esprits pour réfléchir à un nouveau système de
gouvernement qui représenterait réellement les intérêts des citoyens
ordinaires, tout en offrant des salaires suffisamment élevés pour attirer
les cerveaux les plus brillants aux postes gouvernementaux et qui n'auraient
ainsi pas de motifs à céder à la corruption pour améliorer leur niveau de
vie. Un tel forum pourrait ressembler à celui qui servi pour créer le
système d'exploitation (pour ordinateurs) Linux, qui défie le quasi monopole
de Microsoft. Je crois qu'il existe une solution, mais en attendant, le
système est à l'évidence brisé.

Cordialement,

Andrew LAHDE
--
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jp2

unread,
Oct 24, 2008, 9:04:48 AM10/24/08
to
Le Fri, 24 Oct 2008 14:56:29 +0200, Zetrader In Roanne City a écrit:

> Vue sur bourso,

heu, winnie l'a posté en vo il y a 2 semaines.

Zetrader In Roanne City

unread,
Oct 24, 2008, 9:05:55 AM10/24/08
to

Ah oki je l'avais loupé, la flemme de lire en anglais.

Pierre Col

unread,
Oct 24, 2008, 11:23:08 AM10/24/08
to
On 24 oct, 15:05, "Zetrader In Roanne City" <http://www.zetrader.fr>
wrote:

> > heu, winnie l'a posté en vo il y a 2 semaines.

> Ah oki je l'avais loupé, la flemme de lire en anglais.

C'est pourtant mieux en VO :
http://www.guardian.co.uk/business/2008/oct/18/banking-useconomy

--
Pierre Col
"Chercher à connaître n'est souvent qu'apprendre à douter"
(Antoinette du Ligier de la Garde, femme de lettres française,
1638-1694)

Aerandir Anwamanë

unread,
Oct 24, 2008, 1:44:55 PM10/24/08
to
Pourquoi ils ont coupé le dernier tiers de la lettre?
Toute la partie où il prone la légalisation de la marijuana?

Aerandir Anwamanë

unread,
Oct 24, 2008, 5:37:37 PM10/24/08
to
Michael Lewis a déjà écrit une parodie de la lettre d'adieu.
Micahel Lewis c'est le mec plein d'humour qui a écrit Liar's Poker, la
BIBLE des traders.


Oct. 24 (Bloomberg) -- The first time I sensed the alarming
change in my soul was when I caught myself, five minutes after
the market open, reaching for a reefer.
Trust me, I didn't amass legacy wealth (underestimated by
Forbes magazine in the high eight figures) by smoking weed during
trading hours. Exhaling that first hit I thought and might even
have moaned aloud: ``Whoa, dude! Why are you even running a hedge
fund?'' The markets were collapsing, and so was my passion.
Bloomberg subscribers have come to know me as a seriously
successful hedge-fund manager who tries to serve society in more
ways than one. Not only have I made as much money as possible,
and proven the natural inferiority of the little rich-kid idiots
from Harvard and Yale who went to work for Lehman Brothers
Holdings Inc. I have also freely shared my thoughts and opinions
with you.
As the trading room filled with smoke, and acquired that
only sweet smell I know that is not success, I realized it was
time for me to share more. To go deeper. I needed to re-examine
honestly who I was, and why.
What could possibly have caused me to doubt my own value? I
cannot say. But with my lungs stretching to the bursting point I
felt a sudden urge to make the argument for shorting myself. I
looked for weaknesses. I found three:

Misplaced Trust

1) I trusted America to do the right thing.
My fund may be an offshore entity, but I trade in U.S.
markets. When they move from ``God Bless America'' to ``Take Me
Out to the Ballgame'' at Yankee Stadium, I keep my hand over my
heart. And I trusted my government to preserve one of man's most
basic rights: the right to short Morgan Stanley.
Six weeks ago I was right where I wanted to be: short not
only Stanley but also Goldman Sachs Group Inc., in real size.
Both were going to zero, and I was going to have another Merry
Christmas. Then the Goldman alums at Treasury jump in and force
the Securities and Exchange Commission to ban short selling.
The short squeeze forces me to buy back everything at prices
that would make a Japanese investor blink. How did I feel?
Imagine how it would feel to be Michael Jordan in mid-air, three
feet above the rim with no one around you, when the ref blows the
whistle. Dunking is now illegal, he says. The league fines you
for trying to dunk; the media lambastes you for trying to dunk.
Barney Frank subpoenas the dunkers.
I'm not saying I'm the Michael Jordan of hedge-fund
managers. Others say that. I'm saying that for the first time in
his career the Michael Jordan of hedge-fund managers feels like
picking up his ball and going home. Which brings me to...

Love What You Do

2) I hate my job.
When people ask me what it's been like making hundreds of
millions of dollars for myself I always try to smile as if to
say: ``It's no big deal. Some people are just built to win in the
financial markets.''
The truth is nothing comes naturally in the financial
markets. Winning is so much harder than you know. It comes with
this huge opportunity cost: not winning at something else. For
example, I think I could be one of the best ever at finding
meaning in life. But I have to put that to one side, to help keep
markets efficient. Don't get me wrong. I'm not a whiner and I'm
not a quitter. I'm not writing a letter to my investors to tell
them why I'm too good for their money and my own Blackberry. No,
I'm no Andrew Lahde. (Though he has a point about pot.) I'm just
underutilized. Which leads me to...

Wrong Man

3) I was rocked to my core that I -- or one of the few
people like me -- wasn't put in charge of the bailout.
If you haven't figured it out by now, America has hired the
wrong Paulson. There are two of them, Hank and John. Hank turned
Goldman Sachs from an investment bank into a busload of tourists
going to a casino, with borrowed money.
Goldman might have been the smartest investment bank but you
only needed to see Dick Fuld testify before a congressional
committee to know how much that means. No pun intended, but Dick
didn't know dick.
Astute observers will note that every time they run across a
party of midgets, one is tallest, and his name is usually
Goldman. Suffice it to say that while Hank's shop was creating
subprime mortgage-backed bonds, John's was shorting them. Hank
wound up working for the government, John wound up making $3.7
billion. For himself.
Wake up America! The teacher has just asked the class to
send one member to the chalk board to figure out a problem. You
just reached past the A student in the front row and plucked the
guy in the middle who's working hard for a B-minus. And he's
confused!
To be honest, I'm not sure what I'm going to do next with my
life. But the more I think about it, the weakness I'm feeling
isn't mine. It's yours.

jerome balti

unread,
Oct 24, 2008, 5:46:54 PM10/24/08
to
Aerandir Anwamanë a écrit :

> Pourquoi ils ont coupé le dernier tiers de la lettre?
> Toute la partie où il prone la légalisation de la marijuana?

la liberté d expression n existe pas

--
BD en ligne
http://www.plastikabul.fr


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